Depuis les premiers opus N64, Mario Party a souvent cherché à se rénover grâce aux fonctionnalités des différents supports, tout en conservant sa formule qui se résume à un jeu de plateaux multi joueur accompagné de mini-jeux. Après un "Super" premier épisode sur Switch plutôt audacieux et finalement doté d'une solide infrastructure en ligne suite à une mise à jour surprise, la saga revient avec ce volet Superstars aux airs de retour aux sources. De là à carrément tourner en rond ?
Ce bien nommé Mario Party Superstars joue la carte de la nostalgie littéralement à fond. En témoignent l'allure familière du village qui sert de menu tout droit issu de la première itération, les clins d'œil scénaristiques justifiant cette sempiternelle quête de célébrité, ainsi que le voyage en tuyau pour rejoindre les cinq plateaux tirés de la trilogie initiale (avec leurs musiques originales en option). Naturellement, beaucoup d'eau a coulé dans la canalisation entre temps, comme l'illustrent le casting étendu et plus féminin, les paramétrages élargis (notamment le déroulement accéléré des phases de l'ordinateur) et surtout le ravalement de façade en haute définition. D'autant qu'il concerne aussi la charpente de ces arènes, dotées d'architectures délicatement modifiées en faveur des échoppes. Si le gâteau d'anniversaire de Peach manque encore de saveur et que les banques restent pesantes dans l'ensemble, cette sélection se montre d'une indéniable qualité, à défaut de briller par sa quantité, lacune que pourraient combler d'éventuels DLC.
Rien à reprocher en revanche aux mini-jeux, variés, bien choisis et parfaitement adaptés à la console, nonobstant quelques éléments trop arbitraires. Idem pour les tuyaux d'or afin de se téléporter jusqu'à l'étoile ou les blocs cachés qui en renferment parfois une. Ces trouble-fêtes demeurent de mise, en dépit des ajustements visant à déterminer les facteurs aléatoires. D'aucuns les jugeront plus inhérents au concept que dans Mario Kart par exemple. Pourtant de tels évènements lors d'une partie théoriquement dénuée d'étoile bonus constituent un véritable écueil entre compétiteurs purs et durs, en réseau local ou en ligne. Cette dimension conviviale s'exprime néanmoins sans le moindre accroc par ailleurs, de surcroît avec les cartes Mario Party personnalisables selon ses goûts, histoire de trouver des camarades qui les partagent. Mais à l'image du bateau qui vogue jusqu'à la montagne aux mini-jeux répartis en plusieurs modes classiques (défis quotidiens, matchs en équipe ou combats de pièces), cet épisode ressemble à une arche de Noé pour la série, faute de nouvelles perspectives.